Meetup exclusif avec Emmanuel Straschnov, co-CEO de Bubble
Mardi 9 novembre, Emmanuel Straschnov, co-CEO de Bubble a été notre super invité chez Alegria.tech pour une soirée exceptionnelle de questions réponses sans langue de bois, animée par No Code France.
On a parlé de la levée à $100 millions, de la roadmap produit, de Bubble en France, du rapport de l’entreprise avec les freelances et agences, et aussi de formation et d’inclusion.
En juillet 2021, Bubble lève 100 millions de dollars pour enrichir sa plateforme Nocode
Emmanuel : “Après 9 ans, on a décidé de se donner les moyens de nos ambitions et de lever des fonds. Pour l’interne, ça ne change pas fondamentalement les choses même si ça a été beaucoup d’excitation pour l’équipe entre l’annonce en interne du closing fin mai et l’annonce à la presse fin juin. En revanche, pour l’externe, c’est un vrai changement. Nous étions les seuls à ne pas avoir levé d’argent ces derniers mois après la première levée de fonds de 6 millions de dollars en 2019. Passer de 6 à 100, ce n’est pas exceptionnel mais c’est bien.
Aujourd’hui, l’environnement VC et le contexte autour du Nocode font que les levées vont vite, les fonds sont là, il fallait profiter de cette dynamique.
Avant je me disais que l'on n'en avait pas besoin ; on ne souhaitait pas avoir des investisseurs qui nous disent quoi faire. Retrospectivement, ça nous a permis de nous concentrer exclusivement sur le produit. Pendant 7 ans, on a eu le temps de le développer sans se faire distraire. Aujourd’hui, les circonstances ont changé ; il était temps de lever pour faire avancer le produit.
Notre objectif est de devenir un standard, et nous avons besoin de fonds pour l’atteindre ! La levée est là pour nous permettre d’accélérer et de proposer un produit encore plus puissant. Bien sur le produit doit encore s’améliorer, mais c’est presque mission impossible aujourd’hui pour des concurrents de nous rattraper.”
Voir aussi le Baroscope des levées de fonds du Nocode au 3ème trimestre 2021
Quelle roadmap pour le produit et l’entreprise Bubble en 2022 ?
Emmanuel : “Côté entreprise, la levée de fonds a permis d’accélérer les recrutements, et nous misons sur encore plus en 2022. En ce moment, on fait passer beaucoup d’entretiens, on embauche et on forme aussi beaucoup. C’est vraiment super même si ça freine une peu les autres initiatives.
On recherche des Designers, des Users research, des Customer Success et aussi des personnes pour le support, le marketing et l’éducation dans le but de continuer à évangéliser.
En France, nous cherchons notamment des ingénieurs systèmes pour venir nous aider à développer le produit.”
A bon entendeur ! 😉
“Côté produit, on cherche à polir et à embellir notre diamant encore brut afin qu’il devienne parfait.
Le responsive vient d’être lancé en beta, et nous devons encore nous concentrer sur le moteur responsive, et mettre beaucoup d'efforts sur la prise en main et la facilité d’apprentissage de la plateforme.
Notre prochaine grande initiative concernera sans aucun doute la gestion des grands comptes. On sent qu’il y a une demande de plus en plus forte de ce côté-là pour laquelle il va falloir se tenir prêt.”
Bubble et son rapport avec la communauté Nocode en France
Emmanuel : “La communauté #Bubble en france compte 1250 personnes, il y a peu elle est passée de la 3ème place du podium à la 2ème place. C’est assez remarquable pour un produit 100% en anglais !
Notre stratégie en France est de faire connaître l’entreprise au plus grand nombre, de continuer à pousser l’évangélisation du Nocode pour tous. Nous devons développer les partenariats avec les écoles notamment. Mais avant de pouvoir nous concentrer pleinement sur une vision pays, nous avons encore un peu de travail Go to market à finir aux Etats-Unis.
Et concernant la version française de la plateforme Bubble, c’est bien sûr un objectif à long terme. Mais pour le moment, nous n’en avons pas les capacités. Car lancer un produit en français implique que tout suive : le support, le service, etc, et pour bien le faire, on est encore un peu petit.”
Quel rôle pour les freelances et les agences dans le développement de Bubble ?
Emmanuel : “Au départ, nous n’avons pas pensé que la communauté de freelance puisse être autant impactée par la mise sur le marché d’un produit tel que Bubble, puis on a commencé à recevoir des messages de remerciements, des manifestations régulières et nombreuses de freelances. Aujourd’hui, nous avons une vraie responsabilité pour ne pas les laisser tomber. On sait que parfois la frustration de nos utilisateurs est bien là, on la prend au sérieux pour résoudre les bugs rencontrés, et les équipes font le maximum ! Ils savent qu’ils portent sur leurs épaules cette responsabilité. C’est un sentiment, parfois lourd, qu’il faut gérer.”
“Nous prévoyons plusieurs choses pour aider les freelances ainsi que les agences. Nous prévoyons notamment de mettre en place un programme de certifications pour faire monter en compétences et trouver les futurs développeurs Bubble. Nous cherchons, à travers des programmes courts, à donner envie de développer, de créer sur la plateforme.
Aujourd’hui, il y a une réelle pénurie de développeurs Bubble, il y a donc une vraie opportunité autant pour nous que pour la communauté Nocode.
Formation au Nocode & inclusion des femmes dans la Tech
Emmanuel : “Concernant la formation, les initiatives d’Alegria.tech, Ottho, No Code France, Contournement, etc. permettent déjà d’accompagner les personnes dans leur apprentissage des outils Nocode comme Bubble. Notre objectif est de former plusieurs milliers, millions de personnes ces prochaines années. Ainsi, nous sommes tous dans le même bateau et alignés sur le sujet car on souhaite tous que dans 30-40 ans, Bubble soit toujours là.”
“Si je devais faire un rapide retour d’expérience sur nos 1ers bootcamps, je dirai que c’est encore assez nouveau pour Bubble. C’est une petite équipe de 3 personnes qui doit gérer, donc bien sûr il faut continuer à le développer.
Sur le format gratuit, on a testé et on a vu qu’au bout de 2 sessions, les personnes cessaient de venir aux sessions. Je ne suis donc pas convaincu du modèle : pour engager, il faut faire payer un minimum."
“Sur le sujet de l’inclusion, et notamment l’intégration des femmes dans la communauté Tech, il faut l’avouer, ce n’est pas gagné. Et pourtant nos cohortes sont pour certaines à 50% féminines. Nous devons continuer à faire bouger les lignes en communiquant sur nos blogs, dans la presse, etc.. Mais c’est à vous aussi, à tous les acteurs du Nocode, de continuer l’évangélisation du nocode et d’inclure toutes les femmes et tous les hommes dans la communauté Tech !”